Situation des collègues des lycée de Kiev et de Moscou
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les collègues des lycées français de Kiev et de Moscou ont leur sort suspendu à l’actualité. En plus de l’organisation catastrophique de leur évacuation de ces deux pays, l’AEFE joue clairement la montre avec l’avenir professionnel de ces personnels, puisqu’elle ne prend aucune décision concrète pour la rentrée prochaine.
A ce jour, les deux établissements ont perdu la majorité de leurs élèves1. Si l’AEFE sous-entend qu’ils resteront ouverts pour la rentrée prochaine, en présentiel pour le lycée Alexandre Dumas et en distanciel pour le lycée Anne de Kiev, faute d’élèves et donc faute de poste, les collègues craignent de se retrouver réintégrés à la dernière minute dans leurs académies d’origine, alors qu’ils auraient pu participer au mouvement intra-académique, s’ils avaient été mieux mis en garde vis-à-vis de leur éventuelle suppression de postes.
L’AEFE pense proposer subtilement aux collègues l’un des 340 postes de résidents qu’ils n’ont pas réussi à pourvoir pour la prochaine rentrée suite à leur condamnation par la Cour d’Appel de Nantes. Si nous attendons toujours cette liste, alors que nous sommes au début du mois de juin, il est évident que ces postes ne seront que des contrats de droit local. L’agence sait pertinemment que la transformation de ces postes en poste de résident ne pourra se faire, compte tenu des délais d’obtention d’un détachement auprès des rectorats. En leur offrant des contrats précaires, l’AEFE propose un déclassement aux collègues qui ont déjà subi un traumatisme.
Le SNALC trouve ainsi que la position de l’AEFE est inacceptable. Si nous pouvons comprendre que le ministère des Affaires Étrangères est responsable des décisions stratégiques, en revanche, l’AEFE ne fait que repousser celles qu’elle devrait prendre et de nombreux collègues risquent de se retrouver à être réaffectés en France à la dernière minute.
Le SNALC demande à l’AEFE de garantir à tous les personnels, quel que soit leur contrat, le maintien de leur poste et d’être davantage à l’écoute des propositions faites par les collègues de ces deux établissements. De notre côté, le SNALC international contribue au maintien des postes en donnant une partie de ses décharges destinées aux S1 travaillant dans le réseau de l’AEFE aux collègues de Moscou.
1A Moscou, on passerait de 1250 à 700 élèves dans le meilleur des scenarii. Il faut compter plutôt 500 élèves, car de nombreuses familles hésitent. A Kiev, le Directeur financier estime que la rentrée à distance se fera avec 148 élèves, mais ce chiffre diminue et pourrait en réalité être autour de 80.