Modification du mode de recrutement des résidents pour la rentrée 2022
A l’occasion de notre rencontre le mardi 1er février avec monsieur Pujol, Directeur des Ressources Humaines de l’AEFE, nous avons évoqué les problèmes liés au recrutement des futurs résidents.
Ce qui se faisait
Pour rappel, la procédure de recrutement des enseignants sur les postes de résidents nécessitait que les collègues vécussent depuis trois mois dans le pays. Ainsi, avant de commencer leur mission, en général le 1er décembre, un futur résident était recruté par l’établissement avec un contrat local pendant trois mois. Cette procédure appelée RRD (recrutement des résidents en différé) est une dérogation au décret 2002-22.
Les faits
Une collègue a attaqué l’AEFE sur ce mode de recrutement et la décision de la cour d’Appel de Nantes a été d’interdire ce système de dérogation. La MEAE a donc décidé de ne recruter que des « vrais résidents » pour la rentrée 2022. Pour rappel, sur les 700 postes proposés au mouvement, les vrais résidents en obtenaient 300. Les 400 postes normalement pourvus par des enseignants qui proviennent de France ne seront donc pas pourvus à la rentrée prochaine. Compte tenu du vivier local parfois très limité et des disciplines traditionnellement déficitaires, il sera très difficile de recruter des enseignants compétents dans de nombreux établissements.
Les solutions proposées actuellement par l’AEFE
Devant l’urgence de la situation, l’AEFE doit se plier aux nouvelles règles. Pour cette raison, les collègues qui ont candidaté sur un poste de résident et qui enseignent en France vont se voir proposer un contrat local d’une durée d’un an. L’AEFE s’engage à revoir les conditions salariales pour ce type de contrat.
Pour faire face à la situation, l’AEFE se fixe trois objectifs :
- Geler tous les postes non pourvus pour les conserver pour la rentrée 2023-2024 ;
- Trouver 700 enseignants pour la rentrée 2022-2023.
- Avoir un législateur qui trouve une solution en modifiant le code de l’éducation pour que les résidents de la rentrée 2023-2024 soient recrutés sans avoir à faire ces trois mois de contrat local.
La position du SNALC
Le SNALC regrette que l’AEFE n’ait pas anticipé une telle situation. La dérogation au décret 2002-22 étant fragile, on pouvait s’attendre un jour à une telle décision d’un tribunal de justice.
La rentrée 2022-2023 s’annonce catastrophique, car nous ne voyons pas comment l’AEFE va pouvoir trouver des enseignants, notamment dans les disciplines très déficitaires et dans des pays où le niveau de vie et de sécurité pose de sérieux problèmes.
Le Directeur des Ressources Humaines nous a expliqué que c’était l’occasion de revoir les salaires des personnels en contrat local, nous restons sceptiques car il y a toujours eu un manque de transparence sur ces salaires.
Dans tous les cas, nous devrons attendre le prochain comité technique se déroulant le 15 février pour vous tenir informés de l’évolution de la situation qui en l’état actuel n’est pas satisfaisante.