Le SNALC s’interroge : qui sont ces censeurs, ces cinq principaux de collège de Nouvelle-Calédonie, fanfarons dont l’arrogance n’a d’égale que leur ignorance des textes réglementaires, et plus particulièrement du décret n°82-447 du 28 mai 1982 relatif à l’exercice du droit syndical cherchant à donner des leçons de posture et d’exemplarité ? L’un d’eux est même aller jusqu’à évoquer la devise et la parole donnée par les accords de Matignon et Nouméa, « Terre de parole, Terre de partage », comme pour se donner bonne conscience. Ironie de celui qui d’un côté semble prôner le respect et les bonnes manières et de l’autre, intente des procès d’intention et boute le visiteur hors les murs. Ils l’auront compris, le SNALC ne parlemente pas, ne pérore pas, il agit et dénonce de tels comportements, inacceptables.
Le SNALC a ainsi prévenu le vice-rectorat, lors de l’audience du 22 février dernier, qu’il resterait intransigeant sur le respect du pluralisme syndical, sur le respect des droits élémentaires des personnels et de leurs représentants – et peu lui importe qu’on lui reproche son absence de « manières ». D’ailleurs depuis cette rencontre, le SNALC s’interroge de la position du vice-recteur ?
C’est un fait courant : quand l’autorité est bancale, elle s’agrippe à ce qu’elle peut pour tenter de s’ériger en maîtresse indiscutable. Elle s’accompagne la plupart du temps d’une méconnaissance crasse des textes et du droit élémentaire, qui provoque parfois des dégâts considérables : intimidations et pressions comme méthodes managériales, infantilisation pour abaisser l’autre à défaut de savoir s’élever par ses qualités propres.
C’est dans ce cadre tendu que le SNALC a reçu des appels au secours, et pas seulement en outre-mer. Y compris de chefs d’établissement ayant à subir ces agissements de la part de leur propre hiérarchie. S’il y a un fait unanimement partagé à tous les étages, c’est celui de la gestion désastreuse des ressources humaines dans l’Éducation nationale.
Le SNALC gardera la main tendue à ceux qui en ont besoin. Trop de personnels comptent sur notre soutien, méprisés par une Institution qui a perdu sa crédibilité avec son humanité. En aucun cas le SNALC ne perdra de vue son objectif : défendre quoi qu’il en coûte les intérêts des personnels qu’il représente et préserver son image et ses droits – qui sont avant tout ceux des agents qu’il représente – dans tous les établissements de l’île.
Je voudrais enfin m’adresser à tous les personnels de direction qui donnent de leur personne au quotidien dans des conditions plus que difficiles, entre directives incessantes, injonctions contradictoires, désorganisation, incohérences, manque de moyens… et dont la loyauté est constamment interrogée. La préparation de la rentrée, par exemple, est chaque année un défi lancé à l’intelligence humaine des personnels de direction, avec l’obligation impérieuse de résultat et l’interdiction de se plaindre.
Je tiens à remercier ces chefs d’établissements et tous les personnels qui m’ont réservé un accueil chaleureux et qui humainement sont très engagés dans leurs missions. J’adresse une pensée toute particulière à l’un d’eux, parti trop tôt, dont je voudrais saluer la mémoire : notre collègue principal Patrice Schmitt. C’est précisément au cours de l’un de ces entretiens que nous avions croisé le fer de nos points de vue. Au-delà de nos divergences ponctuelles, j’ai apprécié son professionnalisme et l’humanité avec laquelle il tentait d’œuvrer au mieux dans sa mission difficile. Patrice laisse, comme un modèle, le souvenir de son dévouement et de sa bienveillance en Nouvelle Calédonie. C’était un chef qui savait susciter l’enthousiasme autant qu’imposer le respect, un chef juste, de ceux que l’on aime suivre et dont on doit s’inspirer.