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Nouvelle Calédonie : quel monde après l’insurrection ?

© résistant snalc

La représentante SNALC NC, Elisabeth Rodriguez (Professeure de lettres au Lycée Jules Garnier) fait le point de la situation et tente de se projeter dans les jours et mois à venir. Elle assure de son soutien tous ses collègues du territoire et les invite à prendre contact avec elle pour toutes questions : le lien est établi avec la DPE du Vice-rectorat.

        La Nouvelle Calédonie et l’agglomération de Nouméa sont en d’état d’urgence avec couvre- feu et présence de l’armée, du raid, du GIGN depuis une semaine. En tout 2700 membres des forces de l’ordre.

 Les actes de vandalisme et d’insurrection ont débuté subitement dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, incendiant 180 entreprises situées en majorité dans la zone de Ducos et Grand Nouméa, brulant entreprises, installations sportives, médiathèques, établissements scolaires, supermarchés, stations-services etc…  A l’heure actuelle, les quartiers nord de Nouméa ainsi que les communes de Paita, Dumbéa, Koutio , Boulari et Mont Dore sont toujours coupés du monde et les habitants confinés chez eux ou sur des barricades pour protéger leurs quartiers. Des collègues de ces quartiers périphériques sont confinés chez eux depuis plus de 10 jours maintenant. Le SNALC les assure de tout son soutien et se tient à leur écoute si nous pouvons leur être utiles.

Des files interminables sont visibles devant les rares grandes surfaces qui n’ont pas été pillées et incendiées. Les nuits sont toujours troublées d’explosions en tous genres : grenades de désencerclement, bouteilles de gaz… et les arrestations vont bon train. Cependant des bandes armées de jeunes continuent de semer la terreur en volant des voitures (y compris par carjacking), en intimidant les rares habitants qui sortent faire leurs courses ou en continuant d’ériger des barrages et commettre des exactions. Les calédoniens sont tous lourdement armés et c’est traditionnel sur ce territoire de chasseurs et de stockmen. C’est ce qui rend la situation tendue : on se tire dessus à balles réelles. 

 La route entre l’aéroport de la Tontouta et Nouméa est en cours de déblaiement – il y avait une soixantaine de barrages sur 45 km- L’approvisionnement recommence mais avec des magasins en moins. Les établissements scolaires sont encore fermés pour la deuxième semaine et jusqu’au 17 juin prochain. Et de l’aveu des autorités, la situation n’est pas fixée.

 

Mais comment va -t-on reprendre une vie normale ?

Dans les établissements scolaires l’enjeu est de taille. Après un état des lieux des locaux (un lycée professionnel et son internat ont été attaqués et incendiés à plusieurs endroits, un collège a été saccagé, le CFA n’existe plus, entièrement incendié à Nouville), on envisage une seconde rentrée scolaire, précédée d’une prérentrée des professeurs et personnels d’éducation et d’encadrement. Les CO-PSY EN travaillent sur des techniques de ré accueil de nos élèves qui ont subi les événements de plein fouet, voire y ont participé. Les émeutiers, au nombre de 5000 environ, selon le Haut-Commissaire de la République, sont âgés de 15 à 25 ans. Le SNALC salue la mise en place d’une cellule de crise au Vice -Rectorat avec des numéros d’astreinte pour le médical et le social. Un numéro d’écoute psychologique existe aussi.

Restaurer le vivre- ensemble calédonien.

Selon les quartiers et les établissements, les problématiques ne vont pas être les mêmes. Les calédoniens ont l’habitude du vivre ensemble avec 41% de kanaks, 24 % d’européens, 8 % de wallisiens, et le reste étant composé de diverses autres communautés – asiatiques, etc… Cependant, les élèves vont devoir se retrouver ensemble, quelques soient leur vécu des événements, leurs origines ethniques, leurs milieux sociaux etc…La sécurité des personnels et des élèves devra être garantie ainsi que celle des routes pour se rendre quotidiennement dans les établissements.  Les équipe de direction sont déjà à pied d’œuvre pour penser cette nouvelle rentrée et ce redémarrage alors que le premier trimestre s’achève à peine. Le SNALC sera très vigilant quant aux conditions de reprise afin que le retour en classe soit sécurisé pour tout un chacun.

La grande inconnue de la vie d’après.

Avec plus de 3000 chômeurs de plus à cause des 180 entreprises détruites, une caisse des retraites exsangue, et une Cafat (sécurité sociale territoriale) moribonde, les calédoniens ont du mal à se projeter dans la vie quotidienne d’après ces émeutes. Les citoyens déblaient les rues, s’entre- aident pour la nourriture et les compétences diverses et donnent de leur temps sur les barricades la nuit pour protéger leurs familles et leurs biens. L’approvisionnement des commerces se fait progressivement et les quartiers indemnes attisent la jalousie et l’envie des émeutiers.

Reste à savoir si les fonctionnaires détachés sur le territoire vont vouloir rester et si les émeutiers vont obtempérer et permettre un retour à la vie normale… Les « kaldoches » ancrés depuis 5 générations ne bougeront pas, eux.

Avec la venue du Président de la République, l’ensemble de la communauté éducative reprend espoir et veut croire à une possible sortie du conflit politique à l’origine de ce désastre.

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