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Crise en Nouvelle Calédonie : 4 mois après les émeutes

© Jacob Wackerhausen

Quatre mois après les émeutes du 13 mai dernier qui ont détruit 180 entreprises, brulé 3 églises et lieu de cultes, endommagé ou détruit 15 établissements scolaires, quelles sont les nouvelles en provenance du « caillou » ?

Le SNALC n’a pas oublié les collègues de ce territoire qui vit des mois difficiles et a œuvré auprès des professeurs qui en ont eu besoin.

Des examens en contrôle continu.

Après le retour largement échelonné des élèves dans les établissements, les enseignants déjà bien malmenés par les évènements à titre individuel ou professionnel ont eu à poursuivre la continuité pédagogique en même temps qu’il a fallu gérer le contrôle continu des élèves. Il est à rappeler que le cadrage des inspecteurs généraux s’est fait attendre jusqu’à la fin du mois d’Aout alors que les établissements avaient réouvert fin juin !

Les examens de fin d’année du CAP aux BTS seront donc tous attribués selon ce dispositif contraignant du contrôle continu. Contraignant du fait du décrochage massif des élèves des classes technologiques aux BTS, mais aussi des élèves de secondes générales. C’est là que la rigidité administrative poursuit les enseignants avec cette obligation de notation de l’élève présent ou pas, décrocheur ou récemment rentré en cette fin de second trimestre.

« Comment évaluer un élève absent trois mois sans continuité pédagogique à 15 jours du conseil de classe ? » se questionne un collègue de mathématiques d’un lycée de Nouméa.

Est – ce à dire que les moyennes sur les bulletins sont purement arbitraires ou subjectives ?

Et comment redonner du sens aux acquisitions scolaires sans épreuves finales, lorsque parfois même, les dispositifs d’évaluation sont refusés par la direction de l’établissement ?

Des exactions sporadiques mais continues.

Dans un autre registre, il faut encore gérer dans certains établissements, des caillassages, des départs de feu ou encore des bombes lacrymogènes récupérées intactes sur les barrages et lâchées dans l’enceinte des établissements. Le droit de retrait n’est pas utilisé par des collègues blasés ou très consciencieux qui continuent de faire cours à des élèves tout aussi habitués aux flammes, pendant que d’autres collègues usent des extincteurs sans attendre l’arrivée des pompiers. Le lycée Jules Garnier a été attaqué dans la nuit du 20 au 21 septembre malgré les vigiles employés pour le protéger… et l’Université campus de Nouville a subi elle aussi une attaque en règle le 25 septembre. Un de ses vigiles a même été agressé…

Le SNALC rappelle que tout va bien tant qu’il n’y a pas de blessés mais engage tout collègue à remplir le registre de sécurité aussitôt qu’un incident se déclare. Il en va de la sécurité de tous !

« Le bateau coule et les musiciens jouent sur le pont, c’est une image que nous avons souvent en tête ici. » lance une professeure d’éco- droit d’un lycée du Grand Nouméa.

Quid de la rentrée de février 2025 ?

A l’heure des résultats des demandes de mises à disposition du territoire, le Vice- Rectorat se fait à nouveau connaitre pour sa piètre gestion des Ressources Humaines. Alors que nombre de collègues quittent leur poste de manière anticipée ou à la fin des 4 années de MAD, il nous a été répondu que les mobilités des personnels sont interdites par le B.O qui les régit. Aucune adaptation à la situation exceptionnelle que vit le territoire, ni pour les professeurs, ni pour leurs élèves qui demandent une spécialité de Baccalauréat dont le territoire va manquer ! Par exemple, on préfère maintenir sur un lycée excentré et oublié, un professeur agrégé d’une spécialité qui aurait pu rejoindre un lycée de centre-ville, pour le bien des élèves. Un maitre auxiliaire sans expérience prendra sans doute le poste au détriment de la qualité d’enseignement que l’on aurait pu offrir à de futurs bacheliers…

Des collègues se sont même vus remerciés en milieu de contrat, bien cavalièrement et sans raison mentionnée alors que l’on ne se bouscule pas cette année pour entrer sur le territoire – beaucoup se sont mêmes désistés en mai dernier au vu des violences.  A croire que l’immobilisme et le dédain règnent ici !

Dans ce contexte difficile le SNALC NC encourage les collègues en poste sur le territoire à prendre contact avec la responsable SNALC NC Elisabeth Rodriguez, ou bien à serrer les dents et à croiser les doigts jusqu’à Noel afin que s’achève dans les meilleures conditions, cette année scolaire catastrophique pour les élèves et le territoire tout entier.

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