Dans un effort pour améliorer l’apprentissage de la langue française en Guyane, le SNALC plaide pour une approche pédagogique créative et innovante. Lors d’une rencontre récente avec le directeur de cabinet du rectorat de Guyane, le SNALC a fortement recommandé d’équiper les enseignants avec des outils concrets afin de surmonter les défis liés à la maîtrise du français parmi les élèves.
Le guide « Osez écrire: 20 parcours pour libérer votre créativité« , co-écrit par Valérie Blondel, a été mis en avant comme une ressource précieuse. Cet ouvrage propose une multitude d’exercices et de pistes pédagogiques encourageant la créativité et l’expression écrite, quel que soit le niveau des élèves.
Collège VI à Saint-Laurent du Maroni
Au lycée Monnerville de Kourou
Pourquoi « Osez écrire » est-il pertinent pour la Guyane ?
– Une approche ludique : En intégrant l’écriture créative dans les pratiques d’apprentissage, le livre rend l’étude du français plus attrayante et motivante, en particulier pour les élèves en difficulté.
– Des outils concrets : Les enseignants disposent de ressources quasi clés en main pour organiser des ateliers d’écriture variés et adaptés au contexte local et aux divers âges.
– Une réponse aux défis locaux : La diversité linguistique de la Guyane, où plus de 40 langues coexistent, rend l’enseignement du français complexe. « Osez écrire » offre une voie prometteuse pour développer les compétences linguistiques des élèves au travers d’une approche adaptée.
Le SNALC voit cette rencontre comme le début d’une réflexion collective sur la façon d’aborder l’enseignement du langage oral et écrit avec les élèves. L’adoption de méthodes créatives, telles que celles suggérées par Valérie Blondel, pourrait fournir une réponse appropriée aux défis actuels. Le syndicat encourage vivement les enseignants à suivre des formations sur l’écriture créative pour enrichir leur enseignement.
Le séjour en Guyane a permis des échanges fructueux avec les enseignants locaux, qui ont soulevé plusieurs défis rencontrés dans leur quotidien :
- Les élèves, ayant souvent une autre langue maternelle, nécessitent un enseignement spécifique du français de scolarisation.
- Cette région est marquée par une diversité ethnique où les élèves peuvent avoir quatre ou cinq langues maternelles différentes.
- Des fratries élargies et des familles vivant des minima sociaux, notamment dans la région de Saint-Laurent-du-Maroni, ajoutent à la complexité des défis éducatifs.
- Les problématiques sociales, telles que la dépendance aux drogues, l’alcoolisme et les abus, impactent gravement le bien-être psychologique des enfants.
Le manque de psychologues scolaires (psys-EN) aggrave la situation. Malgré les efforts de prévention, l’absence de consentement demeure un sujet préoccupant dans les collèges et lycées. Des cas récurrents d’adolescentes enceintes interpellent les équipes éducatives.
Dans les villes le long du fleuve Maroni, comme Saint-Laurent-du-Maroni et Apatou, l’illetrisme constitue un défi de taille. À Apatou, les élèves doivent parcourir de longues distances en pirogue pour rejoindre leur école, confrontés à des obstacles géographiques et socio-économiques, notamment un taux de chômage élevé.
En réponse à ces réalités complexes, l’initiative du SNALC pour une approche novatrice et créative dans l’enseignement du français se présente comme une option nécessaire et prometteuse pour relever les défis éducatifs en Guyane.