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Diviser pour mieux régner : manuel de survie pour certains chefs

© freepik

Certains chefs ont trouvé la recette : oublier les élèves, manipuler les équipes et se féliciter du désordre qu’ils provoquent.

Il y a des chefs d’établissement qui portent haut la mission de l’Éducation nationale : protéger les personnels, garantir l’équité, apaiser les tensions. Et puis il y a les autres. Ceux qui, en fin de carrière ou bien installés en haut du panier, semblent considérer que plus rien ne compte — ni la justice, ni l’équilibre, ni le respect. Après tout, à quoi bon, puisqu’ils n’ont « plus rien à perdre »… ou rien à craindre ?

Le problème, c’est que leurs équipes, elles, ont encore tout à perdre : leur sérénité, leur dignité, et parfois même leur santé au travail.

Prenons un exemple tristement banal : dans nombre d’établissements, des personnels indispensables au fonctionnement de l’école — laborantins, AED, AESH — se retrouvent régulièrement en butte aux attaques ou aux pressions d’équipes persuadées d’être au-dessus des règles. Le rôle naturel d’un chef d’établissement ? Protéger les collègues, rappeler le droit, restaurer la coopération. Le rôle choisi par certains ? Regarder ailleurs, voire encourager discrètement les plus forts à écraser les plus fragiles. Heureusement, dans certains cas, par l’intervention du SNALC DETOM, il est possible de réinstaller le dialogue et de s’assurer que le droit et le respect soient garantis, en construisant avec les proviseurs et principaux qui savent encore écouter.

Hélas, tout le monde n’est pas prêt à écouter. Et lorsque le dialogue échoue, certains se tournent vers une autre arme : l’art de la manipulation malsaine. La fameuse triangulation. Ainsi, dans certains collèges au bord des plus belles baies de Martinique, dans d’autres au cœur des communes touristiques de Guadeloupe, ou encore dans des lycées ayant pignon sur rue en Guyane, des personnels de direction pallient leur incapacité à gérer en semant le trouble, en se laissant aller à leurs sautes d’humeur et en instrumentalisant parents comme personnels pour mieux diviser. Une stratégie aussi commode que dévastatrice : l’autorité du chef reste intacte, mais la confiance entre enseignants, personnels et familles est irrémédiablement brisée. Tout cela se fait au vu et au su des rectorats, dont les cadres les plus sérieux — ceux qui travaillent vraiment — ne savent plus comment les défendre.

Et ce type de pratiques n’est pas cantonné aux établissements. Elles se déclinent aussi à l’échelle rectorale, où l’on peut retrouver la même logique : diviser pour mieux régner, isoler les voix critiques, s’abriter derrière des circulaires quand cela arrange et les oublier quand elles dérangent.

Soyons clairs : nous ne parlons pas ici des personnels administratifs, les fameuses « petites mains » qui travaillent réellement au quotidien et sans lesquelles rien ne fonctionnerait. Non : ce sont bien certains cadres haut placés, dont les dents rayent le plancher, qui transforment le management en jeu de pouvoir et qui — il faut le dire — n’en ont plus rien à faire des élèves.

Ils se sont perdus, dans un mal sociétal désormais trop répandu, dans l’amour et l’adulation de leur propre personne. Pire encore, cette administration, par sa brutalité, finit par briser psychologiquement certains personnels, qui deviennent à leur tour aussi mauvais que ceux qui les dirigent. Ainsi se propage une culture de défiance, de peur et de mépris, contraire à tout ce que devrait incarner l’école.

Voilà donc, globalement, un management « courageux » : applaudir les puissants, manipuler les autres et abandonner les isolés. Quelle vision inspirante du service public !

Le SNALC DETOM le dit avec force : ces méthodes n’ont rien de moderne ni de managérial. Elles relèvent d’un petit jeu de cour de récré où la ruse et la peur remplacent le respect et la justice. L’école n’a pas besoin de stratèges de la manipulation, mais de responsables capables d’assumer leur rôle protecteur.

Car au fond, la vraie marque d’un chef — qu’il soit de proximité ou rectoral — ne se mesure pas à sa capacité à plaire aux plus bruyants, ni à ses talents de manipulateur, mais à son courage de défendre les plus fragiles. Et de ce courage-là, certains en semblent singulièrement dépourvus.

La dignité devrait être l’honneur d’un chef. L’indignité, hélas, en est parfois la marque la plus visible.

Qu’on ne s’y trompe pas : ce ne sont pas les bureaux ni les discours qui font tourner l’école, mais celles et ceux qui sont en première ligne — enseignants, AED, AESH, CPE… Ceux qui se contentent d’œuvrer pour eux-mêmes devraient se rappeler qu’ils ne sont rien sans eux.

C’est précisément pour analyser et combattre ces dérives que le SNALC DETOM organise, en octobre prochain, son grand congrès sur la judiciarisation de la pédagogie en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. Parce que face à ces pratiques, il est urgent d’ouvrir le débat, de rappeler le droit et de redonner à l’école ce qu’elle n’aurait jamais dû perdre : le respect et la justice.

LE SNALC EST LE SYNDICAT REPRÉSENTATIF

LE MOINS CHER DE L’ÉDUCATION NATIONALE

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