Missions et exigences
Les lycées de la Défense(1), communément appelés lycées militaires, sont des établissements d’enseignement général et d’éducation ayant une double vocation :
- Pour le cycle secondaire : l’aide à la famille essentiellement destinée aux familles des ressortissants du ministère des armées et, plus particulièrement celles des militaires de carrière ou sous contrat, en compensation des sujétions et exigences de la vie dans les armées ;
- Pour les classes préparatoires et les BTS : l’aide au recrutement d’officiers, de sous-officiers et d’agents civils du ministère des armées.
Les élèves des lycées militaires et leur famille ont fait le choix d’un lycée d’excellence, prestigieux, mais aussi exigeant : cadres militaires et professeurs se relaient pour encadrer les élèves dans leur travail, les aider et veiller au respect de la discipline. Le régime des élèves est majoritairement l’internat. La discipline intérieure fait l’objet d’un règlement propre à chaque établissement. L’emploi du temps comporte des heures d’études obligatoires, et l’usage du portable est proscrit durant la journée de cours, sauf besoin particulier.
Les programmes sont conformes à ceux fixés par le ministère de l’Éducation nationale. L’enseignement est dispensé par des professeurs de l’enseignement public, et l’encadrement est assuré par des militaires qui ont également un rôle d’éducateurs nécessaire au développement personnel des élèves et au bien vivre ensemble.
Les lycées militaires comprennent des classes du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, des classes préparatoires aux concours des grandes écoles militaires et un BTS. Ceux d’Autun et de Grenoble comportent de plus un premier cycle complet.
Les lycées de la Défense sont réservés aux enfants de nationalité française. Si les ayants droit prioritaires pour le collège et le lycée sont les familles de militaires (70 %) et d’agents civils du ministère des Armées et de fonctionnaires d’autres ministères (15 % maximum), les lycées de la Défense ouvrent 15 % de leurs places du deuxième cycle aux boursiers, indépendamment de la profession des parents, dans le cadre du plan « Égalité des Chances ». De même, en application de ce plan, ils disposent de classes préparatoires aux études supérieures prioritairement réservées aux boursiers méritants qui souhaiteraient bénéficier d’une mise à niveau post-baccalauréat d’un an avant d’intégrer une CPGE.
Les sélections sont réalisées sur dossier lors d’une commission d’admission propre à chaque armée.(2)
Les missions prioritaires des lycées de la Défense sont la transmission des savoirs et la réussite scolaire des élèves.
Recrutement et statut
À partir d’octobre, chaque année, les postes d’enseignants ou d’encadrement et d’éducation, vacants ou susceptibles de l’être dans les lycées militaires et à l’école militaire préparatoire technique de l’armée de Terre, sont publiés sur le site choisirleservicepublic.gouv.fr.
Pour l’enseignement, les lycées militaires recherchent prioritairement des professeurs certifiés pour le niveau lycée, mais peuvent aussi recruter des professeurs agrégés. Les postes sont ouverts aux titulaires de l’Éducation nationale bénéficiant d’une expérience professionnelle.
Il est aussi conseillé de contacter directement l’établissement visé. Les professeurs intéressés peuvent aussi consulter les sites du ministère des Armées(3).
Les enseignants évoluent dans un cadre particulier : ils sont détachés pour 3 ans (reconductibles) auprès du ministère des Armées. La perte du poste est donc inévitable au sein du ministère de l’Éducation nationale.
Lors des réintégrations (par exemple, pour cause de fermeture du poste de l’unité, de déménagement de l’unité, ou du souhait du professeur), l’accueil au sein de l’académie d’origine est néanmoins de droit.
Il n’est pas possible de demander un détachement, avant d’obtenir une première affectation à l’issue du concours de recrutement (CAPES ou agrégation).
Les professeurs sont soumis à une double hiérarchie : celle de l’Éducation nationale et celle du ministère des Armées. Les professeurs conservent cependant toute liberté pédagogique.
Les droits à l’avancement et le déroulement de carrière reste identiques.
Les lycées militaires bénéficient de cette complémentarité entre les deux ministères.
Un inspecteur général est chargé du lien entre professeurs et personnels militaires.
Un fonctionnement spécifique
La cohésion entre personnels militaires et civils est importante dans ces établissements : des activités et réunions sont proposées pour la consolider. Bien évidemment, les professeurs sont tenus de participer aux cérémonies militaires : celles-ci font partie intégrante de la vie militaire et contribuent à renforcer le sens patriotique.
Les établissements ont un fonctionnement spécifique pouvant comporter des activités le samedi matin, ou une annualisation de la charge horaire d’enseignement. L’année s’en trouve parfois décalée par rapport au rythme de l’Éducation nationale, y compris sur la période des vacances scolaires, par exemple.
Les professeurs peuvent aussi bénéficier de certaines offres à caractère social, ou d’infrastructures sportives.
L’association des personnels civils d’enseignement de la Défense, qui représente 60 % des personnels civils, assure un lien privilégié entre les professeurs et la hiérarchie militaire.
(1) Il y a 6 lycées militaires en France : le Prytanée National Militaire à La Flèche (72), le lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (78), le lycée militaire d’Aix-en-Provence (13), le lycée militaire d’Autun (71), le lycée naval à Brest (29), l’école des pupilles de l’air à Montbonnot Saint Martin (38)
(2) Source : https://www.defense.gouv.fr/lycees-defense-0
(3) https://rh-terre.defense.gouv.fr/images/LyceesMilitaires/pdf/Postesvacants.pdf et https://www.terre.defense.gouv.fr/lyceedefenseterre/enseigner-lycee-defense-relevant-larmee-terre
Le Prytanée national militaire de La Flèche (72) : témoignage
Par Stéphane LINAIS, membre du SNALC DETOM et professeur au Prytanée national militaire
Riche de son histoire et de ses traditions, le Prytanée national militaire est un établissement qui a une âme. Les élèves y sont moins nombreux dans les classes que dans celles des autres lycées, et sont très bien encadrés. On peut d’ailleurs lire sur certains murs la devise « Honneur et Discipline ». Le sentiment d’appartenance au lycée est très fort. À travers de multiples activités, on renforce la cohésion entre les élèves.
En intégrant ce lycée, j’ai pu bénéficier d’un accueil privilégié, de la part des collègues professeurs, du personnel militaire et civil, mais aussi de la hiérarchie militaire. Ici, l’accent est mis sur la cohésion entre les différents corps de métiers. Pour s’épanouir dans ce type d’établissement, il faut adhérer aux valeurs militaires.
L’EAMEA : UNE ÉCOLE MÉCONNUE
Pour les enseignants du second degré, détachés dans les lycées militaires, les missions à accomplir diffèrent peu de celles du ministère de l’Éducation nationale. Selon les postes, des centres de formations spécialisés (en sciences nucléaires, aéronautique ou en anglais technique par exemple) dispensent des cours pour acquérir les compétences requises. Le SNALC vous propose de les découvrir.

Parmi les lycées de la Défense, l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) n’est pas la plus connue. Elle forme pourtant tout le personnel du ministère des Armées à l’énergie atomique, qu’il s’agisse des opérateurs de conduite des sous-marins à propulsion nucléaire ou du porte-avions, des ingénieurs responsables de ces réacteurs (diplôme d’ingénieur spécialiste en génie Atomique), des techniciens en radioprotections (BTS), des militaires évaluant les risques des matières radioactives. Ces formations vont de la journée de sensibilisation à un cursus d’un an pour les spécialistes.
Les enseignants détachés sont formés dans une discipline pour laquelle ils doivent développer la compréhension physique, en lien avec les choix technologiques du secteur nucléaire. Les journées sont animées par des échanges quotidiens techniques, scientifiques et pédagogiques.
Il s’agit de formation continue. Les élèves, volontaires et motivés, envisagent une perspective à long terme pour leur carrière. Les cours au sein de cette école ne peuvent ressembler à ceux d’un lycée puisqu’il s’agit d’un public adulte.
Un BTS pour former des opérateurs vient d’être mis en place, conjointement avec le lycée technique de Cherbourg-en-Cotentin, et un BUT en lien avec l’université sera ouvert à la rentrée du mois de septembre 2025(1). Dans le cadre du BUT, deux postes de professeurs agrégés : l’un de mécanique, l’autre d’électricité, sont actuellement proposés. L’enseignement sera celui de l’IUT, mais en lien étroit avec l’institution militaire.
Vous avez le projet de postuler dans un autre ministère, ou souhaitez simplement échanger à ce sujet ?
Prenez contact avec le SNALC DETOM : detom@snalc.fr