CAPEFE – Certificat d’Aptitude à Enseigner à l’Étranger

Suite au séminaire de concertation sur le développement de l’enseignement français à l’étranger, les trois ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Europe et des Affaires étrangères ont travaillé conjointement sur la mise en place d’un certificat d’aptitude à participer à l’enseignement français à l’étranger, le CAPEFE.

Le CAPEFE

Ce certificat a pour vocation de valoriser de nouvelles compétences liées à l’enseignement à l’étranger, notamment la maitrise de l’anglais voire d’une autre langue, la maitrise des méthodes d’enseignement d’une langue étrangère/langue seconde et la connaissance d’une aire géographique.
Ce certificat s’adresse aussi bien aux étudiants des INSPÉ, aux stagiaires et titulaires de l’EN mais aussi aux enseignants contractuels en France et à l’étranger. La formation hybride qui dure 30h (une partie en présentielle et une autre en distanciel) sera dispensée par 11 INSPÉ volontaires en étant intégrée au Master MEEF dès le second semestre de l’année 2019-2020, puis sera élargi à l’ensemble des académies. Cet examen pourra mettre en avant la spécialisation géographique (Asie, Amérique du sud, …) de chaque INSPÉ.

L’épreuve se décompose en deux parties :

  • Une épreuve écrite de 2 heures, qui comprend la compréhension d’un texte en anglais pour vérifier la maitrise de la langue et une production en français en relation avec la compétence 1 « Interagir avec des élèves dans un contexte plurilingue ».
  • Une épreuve orale d’1 heure, composée d’un exposé en français sur la compétence 3 « Comprendre l’environnement international et les enjeux de la politique éducative de la France à l’étranger » et d’un entretien en anglais sur l’un des aspects développés durant l’exposé.

 

Le SNALC s’oppose fermement à la mise en place de ce certificat. Présenté comme facultatif, les établissements étant libres de le demander ou non, on peut redouter qu’il soit indispensable de l’obtenir afin d’assurer ses chances de recrutement dans un établissement.

L’enseignement français à l’étranger a pour vocation de développer la francophonie et le rayonnement de la France à l’étranger. L’importance de l’anglais dans le recrutement des enseignants est contradictoire avec l’esprit de l’enseignement français à l’étranger. Il est certes parfois essentiel de maitriser cette langue, mais dans ce cas précis le barème de recrutement établi localement par les établissements tient déjà compte de ce critère. Si la maitrise de l’anglais est indispensable dans les Écoles européennes, les certifications CECRL sont déjà demandées dans le dossier de candidature.

Nous restons dubitatifs sur l’intérêt de certaines compétences comme « Intégrer la dimension interculturelle dans la pratique enseignante et dans la relation avec les familles ».

Le SNALC ne voit pas comment matériellement les collèges résidents à l’étranger pourront suivre la partie présentielle de la formation. Après la limitation du détachement à 6 années depuis la rentrée 2019 sans aucune concertation des syndicats, le passage de cette certification risque de diminuer encore plus les demandes de mutation des collègues en poste à l’étranger et par conséquent de bloquer encore plus le mouvement, notamment celui des résidents à l’AEFE.

Enfin, le SNALC pense que cette certification va paradoxalement diminuer la qualité du recrutement en diminuant le vivier d’enseignants « aptes » à enseigner à l’étranger, car la plupart d’entre eux ne passeront pas ce certificat, notamment à cause du niveau B2 demandé en anglais.